samedi 21 juillet 2012

TRAVAIL 5 / E : Les changements possiblement apportés par le web social dans le monde du loisir public




Introduction
Dans ce travail synthèse, il nous est demandé de réfléchir aux changements que peut apporter l’évolution du web social dans le milieu du loisir municipal. Il est facile de s’apercevoir que le web social a bouleversé notre façon d’utiliser Internet ainsi que de communiquer. De simples utilisateurs, les internautes sont devenus les acteurs centraux de ce réseau via leur possibilité de partager l’information. Voyons comment cet important phénomène social pourrait influencer l’évolution du monde du loisir municipal d’ici les 20 prochaines années.  




Le loisir municipal
Il est d’abord nécessaire de préciser le milieu choisi. J’ai choisi le loisir municipal car j’y ai évolué en tant que coordonnatrice d’un organisme paragouvernemental dont la mission visait à soutenir les besoins des municipalités. De plus, je travaille maintenant au sein d’une institution collégiale d’une petite ville qui doit tenir compte de l’offre municipale dans sa propre programmation. Ce qui me semble particulièrement intéressant, c’est que l’offre de service de loisir est souvent un des liens les plus forts qui unissent les citoyens à la ville habitée. 



Le loisir municipal, ou public, représente l’ensemble des offres de programmations d’activités de loisir faites aux citoyens de tout village ou ville. Il s’agit de l’offre de loisir effectuée suite à des rencontres de concertation, des demandes spécifiques ou des tendances que les intervenants en loisir municipal pressentent ou voient émerger. Le loisir municipal est très important en ce sens qu’il participe à la rétention de citoyens ainsi qu’à l’attrait de nouveaux citoyens dans les municipalités en modelant un milieu de vie sain, dynamique et accueillant. Le loisir municipal doit s’adapter aux besoins et contraintes de tous les groupes de clientèle (personnes âgées, personnes à mobilités réduites, couples, personnes célibataires, jeunes familles, familles monoparentales, personnes à faibles revenus, etc.) puisque la mission première du loisir est d’être accessible à tous. 



Ainsi, une réflexion sérieuse doit être portée de façon globale, au niveau des nouvelles tendances à grande échelle, ainsi que de façon locale, au niveau des demandes précises émanent de certains groupes de citoyens, et ce, en permanence. 



Mentionnons finalement que, par définition, le loisir est un gain issu du processus social et individuel. En effet, les pratiques de loisir sont le reflet de notre culture : la culture du travail, la culture de l’individu, etc. Il m’apparaît clair que lorsque les nouvelles tendances prennent suffisamment d’ampleur, les comportements se modifient et la culture s’enrichit. C’est pourquoi j’affirme que le web social apportera de véritables changements au loisir municipal.




Échelle de 1 an
Selon moi, des transformations ont bel et bien débuté et sont d’ailleurs déjà bien établies dans nos habitudes et pratiques de loisir. Tel que précédemment mentionné, la sphère du loisir n’échappe pas aux transformations sociales amenées par l’évolution constante des technologies. En effet, plusieurs loisirs dits traditionnels se sont déjà transformés : ils sont devenus des loisirs pratiqués sur la toile et/ou à l’aide d’une forme d’ordinateur ayant (ou non) accès à Internet.



Un premier exemple serait les jeux vidéo autrefois effectués sur console pouvant maintenant être joués sur CD-Rom sur l’ordinateur ou téléchargés sur le téléphone cellulaire intelligent pour être joué en temps réel via Internet. Un autre exemple de transformation de loisir pourrait être la lecture. Alors que l’on achetait en librairie ou louait dans une bibliothèque des livres en version papier, l’on peut dorénavant lire des œuvres électroniques. En effet, le web social permet maintenant que l’on puisse accéder gratuitement à des livres en version électronique sur le site de GoogleBooks, s’unir dans des groupes Facebook pour partager des livres électroniques à lire sur le portable ou la tablette ou, encore, acheter la dernière application Android afin d’avoir accès à une foule de livres directement sur le téléphone mobile. Il en va de même pour le cinéma ou les séries télévisées. Ce ne sont là que de simples exemples pourtant criant. Au niveau du loisir municipal, la prochaine année est au changement des habitudes et à l’adaptation. Effectivement, les gestionnaires en loisir public ne peuvent plus occulter, ni les outils du web social, tel Facebook ou Twitter doivent réfléchir, ni les pratiques du web social, tel le partage de livres électroniques ou de films en ligne.



Bien que plusieurs activités de loisir restent les mêmes (pensons au tennis ou au jeu d’échec), comment pourrait-on adapter les autres activités à ce nouveau modèle? Quelles activités modifier? Lesquelles ajouter? Est-ce nécessaire de consulter la population citoyenne afin de connaître clairement leurs attentes et leurs nouveaux besoins en matière de loisir électronique, mais aussi en matière de moyens de communication de l’information municipale? Voilà autant de thématiques qui devront, à mon avis, être étudiées par les gestionnaires dans la prochaine année.  




Échelle de 5 ans
Actuellement, la littérature rapporte que les loisirs à saveur informatique sont l’un des segments les plus dynamiques en termes de participation. Avec environ 11% de la population mondiale qui utilise activement la plateforme de réseau social Facebook, qui accède et y partage du contenu, qui y pratique des loisirs en ligne et qui peut l’utiliser pour beaucoup plus que pour seulement socialiser, partager de l’information ou une connexion, comment peut-on rendre concrète cette pratique dans l’offre de loisir publique?
Conséquemment, à cette échelle, je crois que les principaux changements apportés seront, en fait, des ajouts d’activités aux programmations. Un service municipal des loisirs se doit de s’adapter aux nouvelles tendances populaires et d’encourager une pratique saine. 



Ces nouvelles tendances peuvent se traduire en petites ou grandes demandes de la part des citoyens. Par exemple, pensons qu’il est possible qu’un groupe de retraités souhaite avoir accès à un local d’ordinateurs afin d’aller jouer à des jeux sociaux en groupe sur la plateforme de réseautage social Facebook. J’imagine bien qu’un groupe de jeunes collégiens veule avoir accès à une dizaine de tablettes lorsqu’ils se rendent à la bibliothèque municipale afin de lire leurs ouvrages en version électronique. Il est même pensable que la ville doive investir dans l’offre d’Internet en Wi-Fi dans les aires de plein air ou autres espaces de loisir publics puisqu’il est très commun de voir des résidents ou touristes partager leur expérience alors qu’ils la vivent, sur Facebook ou autre outil de partage. Bien que cela représente en réel investissement technologique, cela pourra profiter, bien sûr, au rayonnement touristique de la ville en plus de rendre ces endroits accessible aux gens qui voudrait travailler quelques heures en nature sur leur portable. Mieux adaptés aux besoins émergents des jeunes familles ou étudiants internationaux, par exemple, ces espaces de loisir seront davantage –et différemment- visités!  




Échelle de 20 ans
Il m’est difficile de voir aussi loin puisque la nature même des technologies est évolutive. Quel sera le prochain outil pour accéder à Internet? Quelle couleur auront nos pratiques? Est-ce que le gouvernement aura censuré le partage d’information? Internet existera-t-il encore sous la forme qu’on lui connait?
Néanmoins, en 2032, je propose que les principes à la base même du web social (socialisation, collaboration, production de contenu en continu par les utilisateurs, partage d’intérêts et esprit de communauté) auront définitivement modelé nos façons d’être. À titre d’exemple rigolo, une copine me racontait avec humour que sa jeune fille de 5 ans tentait de changer la minuterie de la mijoteuse en tournant la page du bout des doigts, comme on le fait avec l’écran de nos iPhone. Aussi, personnellement, j’ai remarqué certains jeunes de 10 ans se promenant en vélo en « textant ». J’ai, de plus, une collègue qui planifie tout évènement en consultant activement son compte Pinterest. Elle refuse de s’en passer, et pour cause! Ces outils et ces pratiques sont ancrés dans nos habitudes de vies et nous modulent en conséquence. Ils changent nos attentes et nos besoins.



Mon opinion est que les principaux changements apportés dans le monde du loisir public d’ici une génération seront au niveau des structures de communication des programmations de loisir. En effet, plusieurs d’entre nous sommes encore très familiers avec le fait d’appeler au centre communautaire de loisir pour avoir de l’information, d’aller s’inscrire sur place en payant comptant et de se déplacer pour jouer à certains jeux en groupe (dames, cartes, bridge, etc.).



J’envisage fortement que la prochaine génération exigera que les sites Web soient ultra efficient et regorgent d’informations et de fonctions. Ils exigeront de pouvoir connaître la programmation et compléter leur inscription, et celle de leurs enfants en même temps, via Internet. Qui plus est, peut-être voudront-ils même jouer en ligne? Ainsi les groupes de lecture partageront leurs commentaires sur un forum interactif. Les joueurs de bridge pourront le faire en réseau et en temps réel (ou non, pourquoi pas!?) avec leurs compatriotes à partir de leur logis. Les orchestres de quartier pourront répéter à distance via un logiciel du type Skype. Que dire de l’audience qui pourra aussi assister au spectacle via une diffusion payante de l’évènement? Je vais même jusqu’à croire que l’esprit de collaboration et de partage qui a fait croître le mouvement de codes source libre aura su diminuer le phénomène de consommation global et aura ramené la notion de partage et de réutilisation à un niveau beaucoup plus sain. Cela aura, on s’en doute, un effet sur le loisir. Lequel exactement?



Dans tous les cas, il est évident que l’on parle ici d’une philosophie et d’une façon d’être qui demande naïvement et naturellement à ce que tout soit accessible via la toile. Il s’agit alors, pour les gestionnaires et intervenants en loisir municipal, de commencer à penser comme ces jeunes gens qui sont les futurs citoyens!  




Conclusion
Rappelons, à ce stade, que notre avis est que l’évolution du web social aura de forts impacts sur les tendances en loisir et, de ce fait, sur toute offre de loisir public (puisque celui-ci est, à la base, produit de notre société et de nos gains collectifs).



Finalement, concluons avec les résultats d’une nouvelle étude sur le loisir électronique qui affirme que « les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les ordinateurs personnels, l’Internet ainsi que la téléphonie mobile, ont profondément changé les normes et pratiques dans tous les domaines de la vie. Parmi les influences, elles sont transformé l'accès des individus aux loisirs et la culture ainsi que les comportements de loisirs et les expériences. Elles ont changé la façon dont les gens passent leur temps, déterminent leurs préférences culturelles et développent leurs liens sociaux et leurs réseaux ».


Et que cela continue!

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